La France confrontée à une pénurie de saisonniers

Test Acount Mardi 14 Août 2018-15:20:54 Presse
Le Figaro
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L’hôtellerie-restauration déplore un besoin de main-d'œuvre estimé à 50.000 travailleurs saisonniers. Le secteur viticole grince également des dents depuis plusieurs années.

Faire les vendanges, assurer la surveillance d'une plage, réaliser le service ou la plonge dans un restaurant... Le nombre de travailleurs saisonniers a été évalué entre 500.000 et 700.000 par France Stratégie en 2016. Cette année, Pôle emploi a estimé à 812.000 les projets d'embauche liés à une activité saisonnière, dans son étude «Besoins en main-d'œuvre».

Si ces jobs temporaires payés au Smic peuvent constituer une opportunité pour les étudiants notamment, mais également pour des seniors en fin de carrière ou des retraités, plusieurs secteurs déplorent une pénurie de main-d'œuvre cet été. À commencer par l'hôtellerie-restauration. Selon l'Union des métiers des industries de l'hôtellerie (Umih), 100.000 personnes manquent à l'appel cette année. «50.000 personnes auraient dû être embauchées en CDI et 50.000 en emploi saisonnier», détaille Hervé Becam, président confédéral, au Figaro. «Depuis deux, trois ans, nous sommes confrontés à cette difficulté, mais cette année, la pénurie de saisonniers est historique». Les métiers les plus en tension? «Plongeur, commis de cuisine, cuisiniers, serveurs», énumère Vincent Sitz, du GNI-Synhorcat, au Figaro. Les régions Bretagne et Nouvelle-Aquitaine sont visiblement celles qui pâtissent le plus de la situation, nous indique l'Umih, qui dit recevoir de nombreux retours insistants. «C'est une problématique qui touche le littoral l'été, mais tout le territoire national est concerné, et toute l'année», insiste Vincent Sitz. «On parle de 118.000 à 150.000 postes à pourvoir dans le secteur». Résultat, de très nombreux établissements sont contraints de réduire le nombre de couverts. Dans certains cas, les patrons doivent même fermer leurs portes un à deux jours par semaine, pour «assurer les rotations et les repos de leurs collaborateurs», explique Hervé Becam.

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